Mohandas Gandhi, Nelson Mandela, Martin Luther King.
Pourquoi on en parle ?
Cette affaire a été évoquée lors des commémorations de la rafle du Vel d’Hiv dimanche 16 juillet à Paris. Le président de la République Emmanuel Macron et le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou assistaient à la cérémonie. Francis Kalifat, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), a demandé au président français d’inscrire le caractère antisémite au dossier du meurtre de Sarah Halimi. Emmanuel Macron a répondu d’emblée qu’il fallait effectivement que toute la lumière soit faite sur les circonstances de ce meurtre.
Ce qui s’est passé
Début avril 2017, dans le quartier de Belleville, à Paris, la police retrouve le corps de Sarah Halimi, 65 ans, dans la cour de son immeuble. Cette retraitée juive orthodoxe a été battue, puis défénestrée par un voisin, Kobili Traoré, 27 ans, qui s’était introduit chez elle en pleine nuit. Au moment du crime, le jeune homme aurait hurlé « Allahou Akbar », proféré des insultes en arabe, et affirmé qu’il avait « tué le sheitan » (« le démon, en arabe »). Kobili Traoré a été interné après son arrestation. Il assure qu’il était possédé par des forces démoniaques au moment des faits. Il reconnaît avoir tué Sarah Halimi, il savait qu’elle était juive, mais il affirme qu’il ne l’a pas assassinée pour cette raison. Les doutes sur la santé mentale du prévenu laissent planer le doute sur la qualification de crime antisémite, quand bien même, aux yeux de la loi, l’un n’empêche pas l’autre : « on peut être fou et antisémite », soulignait l’avocat de Kobili Traoré. Le rapport d’expertise psychiatrique du suspect a finalement conclu à la fois à une bouffée délirante et à un acte antisémite.
Pourquoi cette affaire est-elle sensible ?
L’affaire Sarah Halimi n’est pas sans rappeler celle d’Ilan Halimi, un jeune homme de 23 ans enlevé, séquestré et torturé à mort par le « gang des barbares » dans la région de Bagneux (Hauts-de-Seine) en 2006. Les bourreaux du jeune homme avaient agi pour lui extorquer des fonds : « les juifs, ça a de l’argent » affirmaient-ils. À l’époque, les enquêteurs et les autorités avaient mis du temps à admettre qu’il s’agissait d’un meurtre antisémite.
Différentes instances représentatives du judaïsme en France dénonçaient le silence des médias dans l’affaire Sarah Halimi, survenue en pleine campagne présidentielle, et craignaient que la circonstance aggravante d’antisémitisme ne soit pas retenue par la justice.
Lire le grand reportage qui rapporte tous les faits de France Info