Mohandas Gandhi, Nelson Mandela, Martin Luther King.
Réalisé par une classe d’élèves allophones du lycée Descartes de Soissy- sous-Montmorency (Val-d’Oise), un court-métrage appelé « Les journalistes », qui mettait en scène des reporters incapables de poser des questions critiques à un leader politique, a même reçu la mention artistique.
Depuis Cannes où il était présent pour le festival du cinéma, Olivier Ayache-Vidal, le réalisateur du film « Les Grandes Esprits » a tenu à féliciter via un message vidéo ces jeunes élèves d’origine étrangère pour leur travail. Un autre court-métrage, dont le titre « Big Guy » fait inévitablement penser au roman 1984 de Georges Orwell, met en scène une police de la pensée appliquée aux salles de classe dans un monde où l’égalité homme-femme a été remisée aux oubliettes tandis que tous doivent se conformer aux enseignements du chef « Big Guy ». Le prix des lycéens a été remis à une production du service Oscar Romero (qui accompagne des mineurs isolés étrangers) des apprentis d’Auteuil où les élèves partent façon reportage, caméra sur l’épaule, « à la recherche des symboles de la République » comme la statue de Marianne de la place de la République, à Paris.
« Contrairement à un préjugé tenace, les jeunes s’engagent »
Fondée il y a vingt-cinq ans par deux femmes, Andrée Sfeir, et Anne-Marie Burelle, enseignante en histoire-géographie, l’association Eveil se donne pour mission « de transmettre les valeurs fondamentales que sont la liberté, l’égalité et la fraternité qui ne sont pas assez enseignées par ailleurs et d’apporter quelque chose de plus en dehors des cours », souligne Andrée Sfeir. Le prix Eveil a vu le jour peu après les attentats contre Charlie Hebdo et l’HyperCasher de la Porte de Vincennes, qui ont fait 17 victimes les 7 et 9 janvier 2015. « Lorsque nous avons créé cette association il y a vingt-cinq ans, nous ne constations pas une telle violence, une telle contestation de la citoyenneté », raconte Andrée Sfeir pour expliquer la genèse du prix. Tous les établissements scolaires d’Ile-de-France sont susceptibles de concourir sous certaines conditions, comme la cordialité, sous peine d’être exclu, ce qui n’est encore jamais encore arrivé, se félicite Andrée Sfeir.
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