Racisme, antisémitisme, xénophobie : état des lieux avec la CNCDH

Quelques chiffres importants

En 2019, « l’indice de tolérance » (envers les minorités) est à peu près stable et s’établit à 64 sur 100. Il varie cependant selon les minorités : 34 pour les Roms (la minorité la plus déconsidérée et la plus rejetée), 61 pour les musulmans, 72 pour les Maghrébins, 78 pour les juifs. La tolérance mesurée par cet indice a régressé de trois points pour les Noirs et de deux points pour les Roms.

Évolution des indices de tolérance par minorités depuis 1990. 

Le racisme « biologique » – qui considère qu’il y a des races et que certaines sont supérieures à d’autres – a quasiment disparu. Si « la norme antiraciste s’est imposée », il reste cependant un racisme culturel (appelé « différentialiste ») qui se nourrit de préjugés et s’entoure de justifications.

En 2017, un total de 950 actes hostiles a été relevé par le ministère de l’intérieur dont 311 faits antisémites, 121 faits antimusulmans, 518 faits dans la catégorie générique « actes racistes ». Des actes moins nombreux statistiquement (-16% par rapport à 2016), mais souvent plus violents : au total, les actes violents ont augmenté de 11% (+26% pour les actions antisémites, +8% pour les actions antimusulmanes, +1% pour les actions sous le terme générique « racistes »).

Il existe un « chiffre noir » du racisme : les actes signalés aux autorités « ne représentent qu’une infime partie des actes commis […]. Le taux de plainte est estimé à 3% pour les injures racistes, 17% en cas de menaces et à 30% en cas de violences ».

Le baromètre de la CNCDH, dont l’élaboration du questionnaire et l’analyse des résultats sont confiés à des chercheurs de deux laboratoires différents, est réalisé par un institut de sondage (Ipsos). Les questionnaires sont proposés en « face à face» mais aussi sur Internet. Les résultats obtenus sont différents : le taux de réponse est différent sur Internet car la parole raciste se libère davantage qu’en face à face.