Cas unique en Europe et pratiquement dans le monde, la France ne propose pas de cours sur les religions mais les enseigne à ses élèves de façon transdisciplinaire.
Des tags et du rap. Une jeune fille en sweat-shirt à capuche apparaît sur scène et chante « Droit d’exister » au milieu de la scène. Elle s’appelle Leïla, elle a 17 ans, elle vit avec sa sœur et elle est en colère : son petit ami s’est laisser embrigader par Daech, il a été arrêté à la frontière turque.
Elle jure qu’elle, elle n’est pas manipulable. Jusqu’au jour où un mystérieux inconnu lui propose d’adhérer à une cause qui lui tient à cœur : la défense des animaux. Au départ, l’inconnu lui suggère juste de ne plus manger de viande. Leïla met le doigt dans un engrenage qui va rapidement la dépasser.
Myriam Zwingel a imaginé ce spectacle, Vague à Larmes, en janvier 2015, après les attentats de Paris, sur commande de la Maison d’arrêt d’Évreux (Eure). La metteuse en scène a inséré des intermèdes humoristiques sur le modèle du dessin animé Vice-Versa (2015) en faisant jouer quatre émotions (la joie, la tristesse, la peur, et la colère) par les acteurs. Le spectateur entre alors dans la tête du personnage de Leïla et voit ses sentiments discuter, se chamailler – surtout la tristesse et la colère – pour mieux se rendre compte qu’aucune émotion n’est mauvaise en soi et qu’il est plus constructif qu’elles travaillent toutes ensemble pour protéger la jeune femme d’elle-même. Myriam Zwingel indique que ces scènes sont très efficaces auprès des adolescents : « voir des émotions sur scène, c’est amusant, mais c’est aussi très parlant pour eux ». L’histoire de Leïla leur permet aussi de s’identifier :
« Les jeunes comprennent tout de suite là où on veut en venir avec la cause animale. Ce sujet est plus facile à aborder pour eux, ils se concentrent sur le processus d’embrigadement ».
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